
Activitée proposée dans un cours de conversation, niveau avancé.
Il vous est certainement arrivé d’entrer dans une librairie sans savoir précisément ce que vous désiriez acheter, sans même l’intention d’acheter un livre, mais simplement sous le coup d’une envie de lecture subite et indéterminée. Un vendeur, le libraire lui-même peut-être, vous souffle en souriant un « Bonjour » à peine audible, comme s’il avait peur de vous faire fuir. La lumière du lieu et reposante et incite presque au recueillement. Quelques personnes devant les rayonnages, un livre à la main ou le regard scrutant le dos des livres sur les étagères, plongées dans les limbes de la pensée, semblent davantage des âmes que des corps…
Qu’est-ce qui vous décide à choisir un livre plutôt qu’un autre ? Le nom d’un auteur que vous aimez et dont vous ne connaissez pas ce titre. Le titre. Quelques lignes glanées en feuilletant le livre. Il y a ceux qui feuillettent distraitement à la recherche de bribes de phrases qui les inspireront. Il y a ceux qui lisent méthodiquement les trois ou quatre premières pages. Mais presque tous ont eu le réflexe de retourner le livre pour lire la quatrième de couverture. Pure production du département de marketing de la maison d’édition, texte d’un critique bienveillant ou d’un ami écrivain, présentation par l’auteur… On connaît rarement l’origine de ces quelques phrases décisives mais peut-être trompeuses.Alors, je vous propose ces dix livres par leurs titres et le petit résumé de la quatrième de couverture. À vous de retrouver à quel titre correspond chacun de ces courts textes.
LES TITRES :
CHIENS PERDUS SANS COLLIERS, Gilbert Cesbron.
LE SQUARE, Marguerite Duras.
LE MAITRE DE MAISON, François Nourissier
AU PLAFOND, Éric Chevillard.
RUE DES BOUTIQUES OBSCURES, Patrick Modiano.
UNE CURIEUSE SOLITUDE, Philippe Sollers.
LE GRAND MECHANT DOUX, Hervé Bazin.
HYGIENE DE L’ASSASSIN, Amélie Nothomb.
LE TRAMWAY, Claude Simon.
LE BEAUJOLAIS NOUVEAU EST ARRIVE, René Fallet.QUATRIEMES DE COUVERTURE
1. Prétextat Tach, quatre-vingt-trois ans, prix Nobel de littérature, n’a plus que deux mois à vivre. Monstre d’obésité et de misanthropie, il joue avec une cruauté cynique à éconduire les journalistes venus l’interviewer. Les quatre premiers fuient épouvantés. La cinquième, Nina, aura raison de lui et de son secret : sous les mots se cachent le crime, et sous l’œuvre, l’imposture. La littérature, la vraie, est faite de larmes et de sang.
2. Alain, Marc, Taka, Olaf et tant d’autres enfants se retrouvent à Terneray, un centre de redressement où des chefs et cheftaines au grand cœur tentent de leur rendre leur dignité.
Ils sont tous issus de l’Assistance publique*, ou délinquants, ou de parents jugés inaptes. Leurs souffrances sont terribles, mais ceux qui les entourent désormais, à l’image du juge pour enfants Lamy, savent les orienter et leur apporter, même dans les pires moments, l’amour qui leur a toujours manqué. Un grand roman de tendresse et d’humanité déconcertantes.* Assistance publique : institution qui recueille les orphelins.
3. Un pickpocket, ravi d’avoir volé le portefeuille du commissaire qui l’a humilié, y trouve une ironique punition… Ce personnage de voyou est en fait le plus inoffensif des hommes. Il parviendra à récupérer –le jour de son mariage- celle qui lui a préféré un rival… Un malade mental rédige un projet de bombe atomique sur les bords de la Loire… Passant du rose au noir avec un bonheur égal, le romancier de **** et de **** retrouve dans ces huit nouvelles le réalisme vigoureux, la férocité et l’émotion qui ont fait son immense succès.
4. Un adolescent, la province, une femme de trente ans. C’est le récit d’une éducation sentimentale.
Sentimentale ? Il est surtout question de sensations. Éducation ? Sans doute, mais bizarre. Le jeune garçon est riche et oisif. La jeune femme est une domestique espagnole (du moins apparemment). Ils s’attachent violemment l’un à l’autre, se perdent, se retrouvent à Paris, se perdent encore. Écrit à vingt ans, ce livre décrit la formation du narrateur. Qui semble s’intéresser davantage aux éclairs physiques et métaphysiques qu’aux répercussions psychologiques et à la société qui l’entoure.5. C’étaient des bonnes à tout faire, les milliers de Bretonnes qui débarquaient dans les gares de Paris. C’étaient aussi les colporteurs des petits marchés de campagne, les vendeurs de fils et d’aiguilles, et tous les autres. Ceux –des millions– qui n’avaient rien qu’une identité de mort.
Le seul souci de ces gens, c’était leur survie : ne pas mourir de faim, essayer chaque soir de dormir sous un toit.
C’était aussi de temps en temps, au hasard d’une rencontre, PARLER. Parler du malheur qui leur était commun et de leurs difficultés personnelles. Cela se trouvait arriver dans les squares*, l’été, dans les trains, dans ces cafés des places de marché pleins de monde où il y a toujours de la musique. Sans quoi, disaient ces gens, ils n’auraient pas pu survivre à leur solitude.* Square : Petit jardin public, généralement entouré d’une grille et aménagé au milieu d’une place (Le Petit Robert).
6. Qui pousse un certain Guy Roland, employé d’une agence de police privée que dirige un baron balte, à partir à la recherche d’un inconnu disparu depuis longtemps ? Le besoin de se retrouver lui-même après des années d’amnésie ?
Au cours de sa recherche, il recueille des bribes de la vie de cet homme qui était peut-être lui et à qui, de toute façon, il finit par s’identifier. Comme dans un dernier tour de manège, passent les témoins de la jeunesse de ce Pedro Mc Evoy, les seuls qui pourraient le reconnaître : Hélène Coudreuse, Freddy Howard de Luz, Gay Orlow, Dédé Wildmer, Scouffi, Rubirosa, Sonachitzé, d’autres encore, aux noms et aux passeports compliqués, qui font que ce livre pourrait être l’intrusion des âmes errantes dans le roman policier.7. Un tramway relie une ville de province à la plage voisine, distante d’une quinzaine de kilomètres. Aux heures matinales, il fait accessoirement office de ramassage scolaire*. Ses allées et venue d’un terminus à l’autre entre les ondulations des vignes ponctuent le cours des vies, avec leurs menus ou cruels événements. Les lieux où se déroule l’action sont principalement le bord de mer, une maison de campagne, la ville qui peu à peu se modernise, un court de tennis. Dans sa fragilité, la vie s’acharne par ailleurs à poursuivre son cours à travers les dédales des couloirs et des pavillons d’un hôpital, et d’infimes coïncidences amènent parfois les deux trajets à se confondre.
* Ramassage scolaire : dans les campagnes, un autocar s’arrête à chaque maison ou sur la place des tout petits villages pour conduire les enfants à l’école.
8. Le quartier général des copains : « Le café du pauvre », bistrot vieillot et charmant de la banlieue parisienne. Les copains : quatre mousquetaires du zinc qui forment une sorte de bande à Bonnot* de la chopine. Refusant le monde tel qu’il est devenu, ils lui offrent une maligne et haute en couleur résistance passive.
Comment Camadule, Poulouc, Captain Beaujol et Debedeux échappent superbement au métro-boulot-jus de fruit**, c’est le thème de ce roman tonique et salutaire.* Bande à Bonnot : groupe de gangsters qui se réclamaient de l’anarchie. Avant la première guerre mondiale.
** Métro-boulot-jus de fruit : allusion à l’expression métro-boulot-dodo qui résume ironiquement la situation du travailleur parisien.9. Après de patientes recherches dans les environs, un couple à jeté son dévolu sur une vieille maison du Midi qu’il entreprend de restaurer.
Mais bien vite ces nouveaux venus, par leur étrangeté, l’angoisse et l’agitation dont ils semblent possédés, vont susciter dans le village commentaires et interrogations. Un voisin, lui-même en proie à l’alcool et aux reflux de sa propre existence, donne forme aux chuchotements, aux racontars.
Et cette entreprise qui paraît banale, arranger une maison, apparaît bientôt comme une singulière aventure, un combat contre les poisons, les dérives, les questions irrésolues de la vie… Un combat peut-être promis à l’échec comme les maisons sont promises à la ruine.10. L’homme qui nous livre ici son témoignage porte en permanence et très naturellement une chaise retournée sur la tête, ce qui lui vaut depuis toujours bien des déboires et des railleries, mais aussi, tout à coup, l’enviable privilège de plaire à Méline. Celle-ci l’invite même à s’installer chez elle avec ses vieux amis. Cependant, l’envahissante présence des parents de la jeune fille les oblige à se transporter dans un plan de l’appartement où les conditions de vie se révèlent d’ailleurs excellentes et en tout point meilleures qu’au sol. On se demande alors pourquoi Méline hésite à les rejoindre là-haut.
Après avoir joué au jeu des quatrièmes de couvertures, trois participants au cours de conversation ont proposé leurs contributions. (Les auteurs des notes ont choisi des rééditions.)
1. Ce livre extraordinaire a eu un grand retentissement lorsqu’il a été publié en 1859 en Angleterre. Même aujourd’hui, il est toujours fascinant. Bien qu’il soit un classique de la littérature scientifique, il n’est pas très difficile à lire pour le non-spécialiste. En 1831, l’auteur a fait un voyage en Amérique du Sud et en Australie. Pendant ce voyage de cinq ans, il a observé les animaux dans leur habitat naturel. Après être rentré en Angleterre, il a formulé ses idées dans ce livre qui a changé la compréhension de nos origines. Proposé par Kathleen.
2. Voici un livre qui est présent dans la mémoire de tout le monde. Le personnage principal s’engage à contrecœur dans la première guerre mondiale. Plutôt que d’un roman traditionnel, il s’agit d’une série d’anecdotes qui illustrent l’attitude de cet homme vis-à-vis de la guerre, de l’existence -et même son rapport aux chiens. La narration est à la fois fondamentalement philosophique et profondément humaine. Proposé par Mary.
3.Pour revenir à la vie, un homme est capable de tout.
Après avoir survécu à une guerre terrible, notre héros endurera des catastrophes maritimes, des bêtes incroyables, et la trahison. Pendant de longues années, il voyagera à travers divers pays étrangers, seulement pour s’apercevoir lorsqu’il rentrera enfin chez lui que plus rien n’y va comme il faut. Un des textes les plus classiques qui a inspiré chaque génération d'artistes. Ce n’est pas seulement un texte qui vaut à être lu, c’est un texte qu’il faut avoir lu. Proposé par Howard.
4.C´est le premier roman d’un auteur francophone qui a été publié en 1942. il est, jusqu´à nos jours, considéré comme une oeuvre existentialiste. L’action se déroule à l´Alger, mais sans être précisément datée. Le livre est divisé en deux parties et commence par la description de l´enterrement de la mère du narrateur qui est aussi le personnage principal. Celui-ci mène une vie un peu étrange. Un jour, il commet un crime et ne peut pas expliquer pourquoi. Il ne peut pas s´identifier à la foule. Il se sent exilé parmi les hommes. Il ne partage pas leurs sentiments, n´obéit pas à leurs lois. Il est seul dans le monde créé par la société. Proposé par Olga.
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